Pour son édition 2019 qui se tenait du 4 au 7 avril sous la verrière du Grand Palais Art Paris Art Fair explorait les territoires artistiques de l’Amérique latine de 1960 à nos jours et souhaitait également mettre en avant les artistes femmes. Dans ce cadre la Galerie Vallois a consacré son stand à la création cubaine. Aux côtés d’artistes à la reconnaissance internationale comme le grand sculpteur Agustín Cárdenas ou Kcho nous avons présenté la jeune génération dont Jorge Luis Miranda Carracédo, Mikimando et Yunier Hernandez Figueroa. Ce fut également pour nous l’occasion de mettre en avant trois artistes cubaines : Mabel Poblet, Linet Sánchez Gutiérrez et Ana Gloria Salvia (à laquelle la Galerie Vallois du 41 rue de Seine consacrait au même moment une exposition). Venu spécialement de Cuba l’artiste havanais Daldo a donné plusieurs performances, portant des costumes inspirés par son univers lié au monde des super-héros.
Pour la 7ème édition de DDessin qui se tenait à l’Atelier Richelieu à Paris du 29 au 31 mars la Galerie Vallois a présenté une sélection d’œuvres sur papier de différents artistes : Jorge Luis Miranda Carracedo (Cuba), Kcho (Cuba), Coco Fronsac (France), Dominique Zinkpè (Bénin), Daniel Dansou (Bénin), Pavel Pepperstein (Russie), Makef (Bénin) et Robert Malaval (France).
Du 7 au 30 mars 2019 la Galerie Vallois présentera deux expositions :
Vernissages le 7 mars de 18h à 21h
Philippe Brodzki s’est formé à la sculpture, à la céramique et au dessin à Bruxelles, Cracovie et Düsseldorf – où il fut accueilli dans les années 70 par Marcel Broodthaers, et où il suivit une formation à l’académie auprès de Joseph Beuys.
Au premier coup d’œil, les sculptures de Brodzki paraissent se dévoiler dans l’expression d’une beauté anachronique ; elles s’avèrent en fait plus provocatrices que passéistes. Détachées des codes et tendances esthétiques actuels, elles posent l’acte créateur comme un acte de liberté. Finement sculptées, polies et patinées de main de maître, parées d’étranges couvre-chefs qui font dévier malicieusement le propos de l’artiste, ces personnages réalistes mais irréels ne sont pas sans évoquer, dans les profondeurs de notre imaginaire, d’improbables figures mythologiques remontées à la surface du temps.
Je me pose des questions…
« Je me pose des questions ». Le titre que Mark Brusse a donné à l’une de ses œuvres réalisées au Bénin lors de sa résidence dans l’espace artistique et culturel Le Centre de Lobozounkpa,en novembre 2017, nous confronte d’emblée aux interrogations de cet artiste d’envergure internationale d’origine hollandaise, né en 1937.
Durant son séjour à Cotonou, dans le sillage de sa production artistique, Mark Brusse s’est intéressé aux artisans, aux petits métiers et au panthéon des exercices de cultes animistes toujours en activité. Les Legbas – ces statues de divinités importantes situées à l’entrée des villages et de maisons et destinées à en assurer la protection spirituelle – l’ont inspiré. Il les a transposées dans des pastels à l’huile, tempéra et Linogravure, donnant une figuration anthropomorphe à ces sculptures qui sont le plus souvent informelles, constituées d’argile et de matières sacrificielles.
Cet esprit protecteur béninois est encore présent, quand Mark Brusse réalise, avec la collaboration d’un artisan béninois, huit sculptures, des « gardiens » d’éléments primordiaux, de symboles de vie et de mort, du voyage ou de l’élévation. Dans les wax, ces tissus d’origine hollandaise qui font partie aujourd’hui de l’identité culturelle africaine, il puise des motifs qui, chacun, correspond également à un symbole et à un langage d’initiés. Les fragments qu’il en extrait composent des collages et photomontages dont certains, d’une dimension sociale, interrogent les stéréotypes de la beauté féminine en Afrique et en Occident.
Les tissus inspirent Mark Brusse au point qu’il en réalise lui-même : des tentures de patchworks brodés aux motifs récurrents dans son œuvre, pour beaucoup animaliers.
Sur les traces de ces artistes peintres, sculpteurs et photographes modernes dont l’imaginaire s’est nourri, à l’aube du XXe siècle, de la contemplation de productions anciennes extra-occidentales, à ces regards qui ont trouvé dans les cultures étrangères une source d’inspiration créative et une curiosité pour l’Autre et son respect fédérateur, Mark Brusse ajoute un nouveau chapitre, très contemporain.
Valentine Plisnier
coordinatrice des relations Paris – Cotonou pour la Galerie Vallois