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Stéphane Pencréac'h "Petites Formes"

2022-07-07 / 2022-07-30
expos

Qu’il s’agisse de la sexualité, de la violence, de la mort ou du rapport souvent complexe que nous avons aux mythes ancestraux et à l’histoire, collective ou personnelle, Stéphane Pencréac’h n’a de cesse depuis sa première exposition en 1992 d’explorer la profondeur et les paradoxes de l’âme humaine.

 

Véritable parcours visuel et émotionnel, Petites formes reprend certains des thèmes chers à l’artiste. C’est tout son univers créatif, élaboré et construit au fil des trois dernières décennies, qui est invoqué.

 

Ici le corps, celui nu d’une femme allongée avec de part et d’autre de la composition l’esquisse de tentures, rendant cette nouvelle odalisque à la fois inaccessible et mystérieuse.

 

Là, la mort, incarnée par un squelette suspendu dans le vide, dont les os, non pas blancs mais noirs, comme en négatif, se détachent sur un fond rouge avec, à nouveau, l’esquisse de tentures l’encadrant.

 

Cette représentation de rideaux ou de tentures bordant la scène centrale nous la retrouvons souvent dans les toiles et dessins de Stéphane Pencréac’h, nous rappelant peut-être que la vie n’est qu’une grande scène sur laquelle chacun de nous joue le rôle qu’il s’est attribué ou que la société lui attribue. Peut-être, aussi, l’artiste nous suggère-t-il qu’il faut pencher notre regard au-delà du voile des apparences pour saisir l’essence même de la vie.

 

Cette vie Stéphane Pencréac’h nous la donne à voir également dans toute sa cruauté, comme dans cette œuvre évoquant l’attentat terroriste du Bataclan et où un homme au visage presque effacé, aux yeux vides, comme énucléé, se détourne de la fosse jonchée de corps juste esquissés. Abrité derrière un rideau rouge, il ne semble pourtant pas chercher à fuir mais à se protéger de la violence du monde, s’interrogeant sur comment continuer à vivre dans un monde en proie à de tels actes, à de telles haines. Comment ne pas y voir un autoportrait de l’artiste, lui qui se représente régulièrement dans ses œuvres, tantôt peignant, tantôt semblant hurler seul face au vide, ou plongé dans une introspection ?

 

De petites sculptures viennent ponctuer l’exposition. Des éléments de bois y sont placés comme en équilibre, créant des formes abstraites que la peinture qui y est appliquée semble animer. Il faut s’en approcher pour découvrir ici un personnage assis scrutant le ciel, là un homme en équilibre sur les mains.

 

Stéphane Pencréac’h est né en 1970 à Paris.

Il a été exposé au Musée Unterlinden (Colmar), à l’Institut du Monde Arabe (Paris), au MAMAC (Nice), à la Fondation Maeght (Saint-Paul-de Vence).

 

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