Depuis sa première exposition en 1993 au Centre Culturel Chinois de Cotonou (Bénin) Zinkpè s’est imposé comme l’une des figures majeures de l’art contemporain africain. Bien qu’imprégnée de références à la terre africaine, son œuvre explore les méandres de l’âme humaine et vise à l’Universel.
Les figures qui habitent ses créations ne sont pas pour l’artiste de simples représentations de l’humain en tant qu’être physique, mais une tentative de donner à voir l’âme libérée du corps, ce dernier n’étant dès lors que l’exécutant de la volonté de l’esprit. La palette chromatique employée par l’artiste et composée essentiellement de couleurs vives et primaires relève du même but en rendant tangibles les énergies qui animent le microcosme et le macrocosme.
Les œuvres de Zinkpè, qu’elles soient dessinées, peintes ou sculptées, sont peuplées de figures récurrentes qui accompagnent l’artiste parfois depuis des années au point qu’il les considère « comme des amis » et leur a attribué des noms, comme « Béa », femme fatale perchée sur de hauts talons, ou la « Princesse » à la tête couronnée d’Ibedjis, ces petites figurines sculptées dans lesquelles s’incarne pour les Yoruba l’âme des jumeaux qui sont considérés comme investis d’un pouvoir particulier et auxquels un culte est voué.
Ce Monde à Part que l’artiste nous invite à explorer est donc celui du subtil, de l’intangible.
Dominique Zinkpè est né en 1969 à Cotonou (Bénin), où il vit et travaille. Très jeune, attiré par l’art et la volonté de créer, il se rend régulièrement au centre culturel français de Cotonou où il apprend les rudiments techniques dans les manuels disponibles à la bibliothèque. Mais il voit son ambition limitée par ses parents qui lui recommandent d’apprendre « un vrai métier ». Il choisit alors la couture, sans jamais toutefois renoncer à une pratique artistique, consacrant ses journées à son métier de couturier et ses nuits à sa création plastique.
Il commence sa carrière artistique en participant à de nombreux ateliers et résidences d’artiste en Afrique et en Europe avant de se faire remarquer en obtenant le Prix Jeune Talent Africain lors des Grapholies à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 1993. En 2002, la Biennale de Dakar lui attribue le Prix de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Depuis il a exposé dans de nombreux pays (France, Belgique, Brésil, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Afrique du Sud….) et ses œuvres sont dans d’importantes collections privées et publiques (Fondation Blachère, Collection de la Présidence du Bénin, Musée National du Mali…)