LES ASEN. ARTS DU BÉNIN

Autels portatifs composés de tiges de fer forgé au sommet desquelles sont représentées des scènes figuratives, les Asen ont joué un rôle important dans le culte rendu aux ancêtres.

Venant du verbe "Sé" (servir), le mot Asen porte en lui l'idée de culte et d’offrande. Si la tradition des Asen remonterait à bien avant l’existence du Royaume du Dahomey, ceux en métal ornés comme ceux présentés ici remontent à la seconde moitié du XIXème siècle. Ils incarnent la continuité du lien entre les vivants et les morts et les devoirs que les premiers ont vis à vis des seconds. Rendre le culte aux ancêtres c’est s’assurer de leur soutien et se protéger de leur possible courroux. Les Asen étaient plantés en terre lors des cérémonies qui 
marquent la levée de deuil, le défunt s’y incarnait. L’on y versait alors dessus du sang sacrificiel et de l’alcool pour ses libations.
Ces cérémonies aux cours desquelles les Asen sont utilisés avaient  lieu en général une fois par an, parfois tous les six ou sept ans pour les plus élaborés. 

Dévolu à un ancêtre en particulier, l’Asen peut, sur le plateau sculpté, représenter celui-ci dans des scènes de sa vie quotidienne ou au travers de symboles. 

Les Rois du Dahomey qui résidaient avec leur cour dans la capitale Abomey avaient leur propre Asen, parfois plusieurs, le nouveau souverain en dédiant à chacun de ses prédécesseurs. 

L’art du travail du métal se poursuit aujourd’hui dans les créations contemporaines des artistes béninois. C’est notamment le cas des sculptures en fer forgé de Marius Dansou, inspirées des coiffures féminines ou les costumes et tableaux réalisés par Prince Toffa à partir de canettes de soda découpées. L’on retrouve cette même tradition dans les inclusions de fer qui ornent les sculptures de Franck Zanfanhouédé. D’autres, comme Gérard Quenum ou Euloge Glélé, intègrent directement dans leurs œuvres des éléments d’Asen. Ces œuvres contemporaines témoignent de l’influence majeure et pérenne de l’art de cour de l’ancien Royaume du Dahomey et de la persistance de la maîtrise des techniques ancestrales.